L’humanité exige l’abolition de la prison, châtiment barbare et stupidement manichéen. Vidocq, ancien bagnard, puis chef de la Brigade de sûreté de la Préfecture de Police de Paris écrit ici une page en l’honneur de la justice et non de la vengeance.

EXTRAIT

“[...] je ne vois pas pourquoi celui qui, selon moi, n’est autre chose, je le répète, qu’un malheureux auquel il manque quelques organes moraux, serait plus abandonné que tous les autres malades ; je ne vois pas, dis-je, pourquoi l’on ne chercherait pas à le guérir aussi, c’est-à-dire à lui rendre, si je puis m’exprimer ainsi, la santé morale qu’il a perdue ; à le remettre, en un mot, sur la route qu’il n’aurait jamais dû quitter, celle de la droiture et de l’honneur .
Mais pour tenter les cures que je propose, il faudrait que les prisons et les bagnes, s’ils étaient conservés, fussent des lieux de correction plutôt que de châtiment ; il faudrait que le repentir pût y naître plus facilement que la douleur, et que l’on ne dédaignât pas l’emploi du moindre des remèdes propres à inspirer l’amour de la vertu et le goût des devoirs sociaux ; il faudrait aussi que les directeurs et concierges de prisons, commissaires de bagnes, reçussent de l’autorité supérieure la mission de diriger le moral des prisonniers.”

ISBN 9782851220356