Une tendre histoire d’une maman lapin avec ses trois enfants, dont l’un, Pierre, est un petit garnement... comme le sont tous les petits... lapins. Les dessins de Beatrix Potter emmèneront le lecteur dans ce conte palpitant et sentimental. Un ouvrage immortel.

EXTRAIT

Pierre s'arrête enfin pour reprendre son souffle. Il est tout trempé et de l’eau dégouline. Il tremble. Le plus embêtant, c’est qu’il est perdu et ne connaît pas le chemin à prendre pour retrouver la clôture ! Il erre par-ci par-là, à petits pas, tout petits pas, en regardant bien autour de lui.



ISBN 9791094773024

Imaginaire n°595
lundi 15 janvier 2024
inspirée par
“L’histoire de Pierre lapin”
de Beatrix Potter
 
La tendresse est une réalité, elle est rassurante.
 
TENDRE NUIT
 
Peter est un petit enfant de neuf ans. Sensible et à l’esprit plein d’imagination, de rêve et d’espoir. C’est, ce soir-là, celui de Noël.
Peter a perdu son père, à la suite d’une maladie foudroyante un an plus tôt... le soir de Noël dernier.
— Bonne nuit, Peter, lui sourit sa jeune mère en fermant la lumière de sa chambre, je laisse la porte ouverte mon grand.
Rassuré, Peter la regarde avec candeur.
— Merci maman.
Il se met sur le côté en serrant contre lui sa peluche lapin aussi grande que lui. Une peluche lapin toute bleue. C’était le cadeau de son père pour son anniversaire, juste deux jours avant Noël.
Il se pelotonne contre son lapin, caressant le doux crâne entre les oreilles en fermant les yeux.
Quelques instants plus tard, il entend comme des petits bruits de pas sur le tapis de sa chambre. Il ouvre un œil et se penche sur le côté du lit pour regarder, toujours tenant sa peluche.
Tombant nez à nez avec... un lapin. Pas n’importe quel lapin. Celui-ci est de couleur verte. Un très beau vert presque jaune. Ses yeux grands ouverts sont lumineux de gentillesse avec une pupille rose et une autre bleue.
Peter n’est pas effrayé, puisque c’est un lapin. Simplement, il se demande que fait ce lapin ici, dans sa chambre, en cette nuit de Noël. Même s’il ne croit plus au père Noël... surtout depuis la mort de son père, il est bien obligé de constater que le merveilleux existe tout de même.
— Bonsoir, toi. Que fais-tu là ? demande-t-il très gentiment.
Le lapin vert penche la tête sur le côté en souriant. Il fait demi-tour et sort de la chambre en sautillant.
Peter le regarde avec curiosité. Il se lève ; fait un bisou à sa peluche.
— Reste là, papa, je veux savoir où va le lapin, je ne voudrais pas qu’il dérange maman.
Il va à la porte de sa chambre, il l’entrouvre avec prudence et jette un œil sur le couloir qui mène au salon.
Une lumière chaude, rayonnante, éclaire le salon. Venant de la pièce, des gerbes de lueurs arc-en-ciel dansent joyeusement dans un silence irréel jusqu’à la porte de sa chambre.
Peter est émerveillé. À pas de loup, il va vers le salon. Au coin du couloir, il passe la tête.
Là, il voit une troupe de lapin en train de danser autour d’un autre, très grand, de la taille d’un être humain. Ce lapin est violet, d’un beau violet, presque jaune.
“Papa ?” pense-t-il immédiatement.
Au même moment, comme si le lapin géant l’avait entendu, il tourne la tête vers Peter et lui fait un grand sourire accueillant.
Dans sa tête, il entend “Oui mon fils.”
Ne comprenant pas si ce qu’il entend est le lapin ou son imagination, il chuchote.
— Papa, c’est toi ?
De nouveau résonne la voix qu’il reconnaît.
“Viens, mon fils, viens faire un câlin.”
Au moment où il allait se jeter dans les bras paternels, il se réveille dans les bras de son lapin. Son lapin qui n’est plus bleu... mais violet.
“Je me disais aussi...” s’avise Peter. Il regarde les yeux de son lapin violet, le serre tendrement en se rendormant, confiant et rassuré.