Ce livre n’est pas à proprement parlé, une biographie, c’est plutôt un “roman initiatique à caractère sexuel”. J’ai pris dans mes expériences, mes souvenirs... mais aussi mes envies et peut-être un peu de fantasmes. J’ai voulu écrire un livre pour raconter ce qu’y aurait pu être. Ma vie est belle et la centaine de rencontres que j’ai faites durant 16 ans ; de 5 minutes à 15 ans, m’ont laissé — toutes — de bons souvenirs, même les plus éprouvantes... sentimenta-lement, et m’ont appris à être honnête avec moi-même.
Penser que les rapports BDSM s’arrêtent aux pinces à nichons, à la cravache ou au plug, est une idée d’idiot congénital. L’échange intellectuel, la tendresse et les caresses sont les ajouts indispensables à une telle relation.

EXTRAIT

“Il venait pour me détacher du poteau, très tendrement, avec une douceur infinie, qui je voyais bien, ne pouvait qu’émouvoir aux larmes l’assistance. Ils se gardèrent bien de venir me féliciter. Ce n’était pas le moment.
Mon Maître, me prenant par la taille et l’épaule, me raccompagna à ma chambre, en silence. Il me coucha sur mon lit, rabattit les draps et la couverture.
— Repose-toi ma chérie. On se voit demain.”

ISBN 9782851220448

Imaginaire n°610
lundi 19 février 2024
inspirée par
“La Soumission”
d’Énis
 
Se soumettre, ça peut être se laisser porter par ce qui arrive, avec confiance.
 
LES CHANTS VENTEUX
 
Anton Kádár, compositeur en mal d’inspiration se promène dans le cimetière de Farkasrét, dans la partie ouest de la capitale de Hongrie, Buda.
“Pour écrire un Requiem, rien de mieux pour trouver l’inspiration que ce lieu”, s’était-il convaincu. Il marchait dans les allées, les mains dans le dos, d’un pas lent et les yeux perdus de droite et de gauche, laissant ses pensées se poser, seule, sur les noms.
Soudainement, au détour d’une allée, il voit sur la gauche un espace dégagé... une sculpture effilée qui surplombe le nom, en gros : Bartók.
Il ne se rappelait plus de l’emplacement de cette tombe. Celle du magistral compositeur.
S’approchant du sépulcre solitaire, il ressent alors comme une présence. Rien d’inquiétant, plutôt une sorte de souffle frais, quelque chose qui lui rappelle instantanément cette “Cantata profana” qui l’avait poussée, enfant, dans les études musicales. En un instant, le souffle s’intensifia pour devenir vent, et les arbres alentours portaient alors les chants de cette cantate.
Un frisson lui parcourut l’échine. Il ne put alors que s’assoir, face à la tombe, par terre, les yeux hypnotisés.
Le ciel, se mettant à l’unisson, se couvrit d’un seul coup de nuages gris. Le vent s’apaisa pour prendre de la vigueur, les voix sorties des feuilles, des branches et des troncs s’imposèrent.
C’est à ce moment-là qu’il sentit derrière lui, autour de lui, à côté de lui, une présence... paternelle. Et la force des chants devint douce, rassurante.
Il avait la tête toujours portée en avant, subjugué par le moment, il était pétrifié, calme. Pendant de longs instants, il se laissa bercer.
Un coup de tonnerre ne le fit même pas bouger. Et toujours cette présence puissante, cette force intérieure qui l’entourait, le rudoyait, le portait.
Il se sentait si bien, face à la tutélaire dernière demeure du compositeur. Les nuages s’écartèrent enfin et le soleil réapparut, tandis que le souffle du vent s’adoucit, jusqu’à disparaître.
Après le vacarme des chants venteux, le calme total revint, il sentit de nouveau la chaleur des rayons du soleil sur sa peau.
Il leva la tête au ciel. Sourit.
— Merci, fit-il en souriant, reconnaissant.