L’une des œuvres les plus célèbres de la littérature pour la jeunesse. Œuvre majeure de Lewis Carroll avec cette petite fille dans son pays des merveilles, à la suite d’un lapin tirant sa montre de son gilet.

EXTRAIT



“Alice, assise auprès de sa sœur sur le gazon, commençait à s’ennuyer de rester là à ne rien faire ; une ou deux fois elle avait jeté les yeux sur le livre que lisait sa sœur ; mais quoi ! pas d’images, pas de dialogues ! « La belle avance, » pensait Alice, « qu’un livre sans images, sans causeries ! »
Elle s’était mise à réfléchir, (tant bien que mal, car la chaleur du jour l’endormait et la rendait lourde), se demandant si le plaisir de faire une couronne de marguerites valait bien la peine de se lever et de cueillir les fleurs, quand tout à coup un lapin blanc aux yeux roses passa près d’elle.
Il n’y avait rien là de bien étonnant, et Alice ne trouva même pas très-extraordinaire d’entendre parler le Lapin qui se disait : « Ah ! j’arriverai trop tard ! » (En y songeant après, il lui sembla bien qu’elle aurait dû s’en étonner, mais sur le moment cela lui avait paru tout naturel). Cependant, quand le Lapin vint à tirer une montre de son gousset, la regarda, puis se prit à courir de plus belle, Alice sauta sur ses pieds, frappée de cette idée que jamais elle n’avait vu de lapin avec un gousset et une montre. Entraînée par la curiosité elle s’élança sur ses traces à travers le champ, et arriva tout juste à temps pour le voir disparaître dans un large trou au pied d’une haie.”

ISBN 9782851220806

Gazette n°533
mercredi 23 août 2023
inspirée par
“Alice au pays des merveilles”
de Lewis Carroll
 
Il n’y a pas que les lapins blancs...
 
LA DANSE DES PAPILLONS
 
J’étais assise sur mon balcon. C’était hier soir. J’avais appris ce jour-là, la disparition de la dernière figure familiale, Anne, que tous nous appelions “tante Anne” affectueusement.
Je m’étais installée, tranquillement, un verre de vin, un cigare, la nuit et... mes pensées.
Quand un papillon aux ailes blanches est arrivé et s’est posé à côté du verre.
“Un papillon de jour... la nuit ?” ai-je pensé immédiatement. J’étais perplexe.
J’ai alors distinctement entendu une voix demander :
— Sais-tu où est mon frère ?
J’ai tourné la tête de tout côté.
— Qui parle ? questionnai-je un peu affolée.
— Qui veux-tu que ce soit, c’est moi.
J’ai baissé la tête vers l’animal. J’étais abasourdie.
— Toi ?... le papillon ?
— Ben oui... sais-tu où est mon frère ?
— Je ne connais pas ton frère... je suis désolée.
Je savais que je m’adressais à un papillon. Mais après tout... pourquoi serai-je malpolie en l’ignorant ?
Je ne sus comment il avait réagi, mais je le vis battre des ailes et repartir.
Je pris mon verre et bu une gorgée, lorsqu’un second lépidoptère s’est posé à la place du verre. Il avait les ailes bariolées de couleurs chaudes et lumineuses, qu’il faisait battre joyeusement comme s’il applaudissait.
J’étais très inquiète... qu’avait-on mis dans le vin pour me faire délirer ? À moins que ce ne soit le cigare. Je lui souriais... poliment.
— Bonjour, as-tu vu ma sœur ? demanda celui-ci.
C’était une blague, un petit rigolo ventriloque devait certainement se gondoler non loin de là.
Mais non... il semblait bien qu’il n’y avait personne alentours. Je me décidai à lui répondre.
— C’est peut-être celui que j’ai vu il y a quelques instants... tiens, regarde, il est là-bas, fis-je en désignant le toit de mon voisin.
Il se précipita vers l’autre papillon, et outre le fait que je les vis entamer une danse qui ressemblait à des retrouvailles heureuses, c’est la réponse qu’il me fit avant qui m’a la plus surprise :
— Enfin je la retrouve... merci fiston !
 
Épinac, le 23 août 2023