Le titre original des éditions passées, était : “Catéchisme libertin à l’usage des filles de joie et des jeunes demoiselles qui se décident à embrasser cette profession”
Denis éditions a donc décidé de ressortir cet ouvrage qui fut, en 1791, attribué faussement à Anne-Josèphe Théroigne (appelée “Théroigne de Méricourt” par Louis René Quentin de Richebourg de Champcenetz, journaliste contre-révolutionnaire), aussi, ce livre reste d’un “anonyme”.
On a repris l’édition de Jean-Jules Gay, sortie en 1880 à Bruxelles. Cette œuvre est fort distrayante et agrémentée pour cette réédition, d’illustrations fort salaces des temps passés.



(Fameni Leporini)

EXTRAIT



(anonyme)

“— Qu’est-ce qu’une putain ?
— C’est une fille qui, ayant secoué toute pudeur, ne rougit plus de se livrer avec les hommes aux plaisirs sensuels et charnels.
— Quelles qualités doit avoir une putain ?
— Trois qualités essentielles.
— Quelles sont ces qualités ?
— L’effronterie, la complaisance et la métamorphose.
— Qu’entendez-vous par l’effronterie ?
— J’entends qu’une fille qui se dévoue à ce commerce libidineux ne doit avoir honte de rien : toutes les parties de son corps doivent être pour les hommes ce qu’elles seraient pour elle-même en particulier ; c’est-à-dire que ses tétons, sa motte, son cul doivent lui être aussi indifférents auprès de l’homme inconnu qu’elle amuse, que l’est à l’égard d’une femme honnête la paume de sa main qu’elle ne rougit pas de montrer.”

ISBN 9782851221179

Gazette n°548
mercredi 27 septembre 2023
inspirée par
“Conseils aux putains,
catéchisme libertin”
d’un anonyme
 
Au risque de la clientèle...
 
WHITECHAPEL
 
Londres, vendredi 31 août 1888... Whitechapel. Il fait encore assez chaud pour cette nuit-là, en cet été. L’église de Saint Mary’s a déjà sonné deux heures trente.
Une frêle ombre furtive traverse Thomas Street en direction de la gare de Whitechapel. Quelques poivrots déambulent, titubants du côté du terrain de loisirs, dans son dos. Mais elle n’en a que faire. “Pas d’argent, pas de lit” se dit-elle. Il lui faut un client.
Elle est saoule, après trois verres de gin, et ce qu’elle a bu... c’est plus que le prix d’un lit. Alors elle cherche. Elle espère un dernier client pour un moment de sexe tarifé qui lui permettrait de dormir ailleurs que dans la rue.
Tournant sur Buck’s Row[1], elle aperçoit un homme, il est grand, bien mis et porte une sacoche en cuir dont le reflet de la lune sur la fermeture éclate à ses yeux alcoolisés.
Se tenant au mur d’un immeuble pour ne pas tomber, elle s’approche. Et l’homme lui-même va à sa rencontre.
“Chouette... mon dernier client... après je pionce !” pense-t-elle.
Soudainement, dans cet endroit à la sale réputation, silencieusement, cet homme, près d’elle, ouvre d’un clic son sac... elle a juste le temps d’être éblouie par le rayon de lune sur la lame. Une main sur sa bouche l’empêche de crier sa douleur quand il lui tranche l’abdomen.
Ses yeux se ferment. Sa dernière pensée est pour fils aîné, Edward John.
Elle venait de fêter ses quarante-trois ans avec les copines.
Son corps, étendu là, inerte, est la proie de son meurtrier qui s’acharne... Jack !
 
Extrait du No 1423-Vol.55 de The Penny illustrated paper, du 8 septembre 1888 :
“L’Est de Londres connaît une terreur qui doit être éradiquée. Nous illustrons sur cette page et décrivons dans une autre. Découverte par l’agent de police Niel de Mary Ann Nicholls assassinée à Buck’s-row, Whitechapel, tôt le matin du 31 août.”
 
Épinac, le 27 septembre 2023

[1] Le nom a été changé la même année, pour être désormais Durward Street.