Vingt-neuf contes pour adultes et adolescents. Surréalistes, poétiques, d'humour noir et érotique. Laissez-vous entrainer dans l'univers parallèle de l'auteur et découvrez quelques instants au-delà du miroir. Du Client qui rend fou au Fauteuil qui ronronne, du Lutin qui n'avait pas de slip à La marche des sept sucres... des petites histoires sous forme de contes.

EXTRAIT



“Vers la fin de la journée, comme tous les jours ; avant de fermer ; j’allais me prendre quelques minutes de détente, dehors, en fumant la fin d’un cigare. Je profitais donc de mon nouveau fauteuil.
C’est là que c’est arrivé : je sentais le fauteuil s’assouplir, très doucement, un peu comme un chat quand on le caresse au bas du dos. C’était à la fois très bizarre, et... pardonnez-moi... très agréable. D’autant qu’un léger murmure accompagnait cette vague de douceur.”

ISBN 9791094773840

Gazette n°554
mercredi 11 octobre 2023
inspirée par
“Contes presque vrais
et pas totalement faux”
de Denis
 
Les contes se basent souvent sur le réel.
 
L'ARRESTATION DE MARCEL
 
À l’est de Marseille se trouve une colline d’oliviers, que l’on appelait tout simplement, “le mont des oliviers”. C’est un lieu paisible. Ici se réunissent, en cette soirée-là, quelques amis, compagnons de route de Marcel.
Marcel est un petit homme aux cheveux courts, le visage glabre, l’œil malicieux et joyeux. Ses gestes sont souples, mesurés, lents, presque féminin tant ils sont délicats.
Il est entouré de ses compagnons ; ses douze compagnons : Alix, Basile, Yoan, Firmin, Philémon, Gilbert, Brice, César, Jocelyn, Loïc, Dorian et Marius.
— Mes bons amis, cette nuit, je vous le dis, je dois partir.
Marius, l’ancien membre des brigades rouges, se retourne, surpris.
— Mais tu pars où, dis-nous, Marcel ?
— Je dois monter pour aller voir mon père. C’est prévu de longue date.
— Et nous, on fait quoi alors ?
— Vous allez porter des messages un peu partout. Mais avant cela, je vous propose de partager ce dernier repas.
Gisèle, tendre amie de Marcel arriva à ce moment précis, chargée d’un plateau de charcuteries, de fromages, de pain et de pichets de vin.
— Voilà messieurs, régalez-vous, dit-elle suavement avant de les laisser seuls.
Alors qu’ils commencèrent de manger, une troupe de CRS s’invita au repas.
— Qui est le dénommé Marcel ? gueula un grand mec qui semblait être le chef.
Chacun fit comme s’il ne connaissait pas de Marcel ; mais les yeux de Marius indiquèrent qui il était à l’intrus.
Aussitôt, le chef s’approcha de lui, sorti une paire de menottes.
— Allez, tu vas nous suivre au poste, on a des questions à te poser.
Marcel, toujours aimable, même avec la maison poulaga, se leva et dit quelques mots à ses compagnons.
— Eh bien chers amis, compagnons, il sera dit que mon voyage commence dès maintenant, et regardant Marius au fond des yeux... je ne t’en veux pas, et pour preuve, voici mon portefeuille avec la monnaie qui reste des dons que nous avons reçus des camarades.
— J’en ferai bon usage, Marcel !
— Adieu...
Un peu après, très certainement honteux d’avoir trahi Marcel ; Marius, en proie à un délire morbide, alla sur le bord de la falaise, face à la mer et s’y laissa tomber.
On retrouva plus tard le portefeuille, sur le bord de cette falaise, où étaient toujours les trente euros des dons reçus.
 
Épinac, le 11 octobre 2023