Six grands orateurs pour un débat humaniste et universel. Six grandes voix qui ont porté ce combat jusqu'à l'abolition définitive en 1981.

EXTRAIT

“Monsieur le président, mesdames, messieurs les députés, j’ai l’honneur au nom du Gouvernement de la République, de demander à l’Assemblée nationale l’abolition de la peine de mort en France.”
(début du discours de M.Badinter le 17 septembre 1981)”

ISBN 9782851221582
Le supplément gratuit :
ISBN 9782851221599

Imaginaire n°589
lundi 1er janvier 2024
inspirée par
“L’abolition de la mort”
de
Maximilien Robespierre
Alphonse de Lamartine
Victor Hugo
Jean Jaurès
Georges Clémenceau
et Robert Badinter
 
Le petit théâtre des grands débats.
 
LE CLAFOUTIS
 
Président De La Chambrette
— Mesdames, messieurs, il nous faut prendre une décision... sur le Président accusé de haute trahison.
[brouhaha dans les travées du centre]
— La mort ! [un dépité Renaissancitude]
 
Président De La Chambrette
— Allons, du calme, chers confrères.
— En un seul mot ? [un député Gauschisme, rires sur les bancs du Réassemblement]
 
Président De La Chambrette
— La parole est au ministre de la Justicitude et de l’Ordritude Républicaine, Éric Dumont-Poretti.
 
M. Éric Dumont-Poretti
— Chères amies, amis et autres manants...
— Maman ? [un dépité Renaissancitude]
— ...La mort est une chose définitive et irréversible.
[rires sur les bancs des députés Gauschisme]
 
Président De La Chambrette [se retenant de rire]
— Laissez la parole à l’orateur.
 
M. Éric Dumont-Poretti
— Merci monsieur le Président.
— Je vous en prie, continuez... mais faites court.
Jean-Luc Mélengeons
— Ouais, on va couper court !
[rires un peu partout]
M. Éric Dumont-Poretti
— Je continue... or donc, puisque la mort est chose sérieuse, il nous faut y penser et bien peser notre vote, sans faire la tête... pardon... sans perdre la tête...
Murène La Pire
— Ça dépend de qui !
[rires sur les bancs du Réassemblement]
M. Éric Dumont-Poretti [gêné]
— ...Ce que je voulais dire par là, c’est que c’est un choix qui doit reposer sur...
Nicolas Dupont-Aigri
— La tête ?
— La fête ? [un dépité Renaissancitude, gêne chez les mêmes dépités]
M. Éric Dumont-Poretti [encore gêné]
— ...Des décisions que nous devons prendre aujourd’hui, qui pourraient donner plus de maux...
Jean-Luc Mélengeons
— De tête ?
[rires à gauche, brouhaha au centre, silence à droite]
M. Éric Dumont-Poretti [en colère]
— Mossieur le député...
Président De La Chambrette [sotto-vocce]
— Monsieur le ministre, gardons notre calme, voulez-vous.
M. Éric Dumont-Poretti [se calmant]
— Oui, vous avez raison, Monsieur le Président, je vais garder la tête froide... euh, mon calme.
Émeric Chiotti
— Ah ! Il l’a dit... il l’a dit !
[désapprobation chez les Renaissancitude]
M. Éric Dumont-Poretti
— Rien ne vaut...
— La tête de veaux ! [un député Réassemblement]
M. Éric Dumont-Poretti
— ...La réflexion, voulais-je dire. Or donc, le coupable... euh... le prévenu...
[gêne visible chez les dépités Renaissancitude]
...Doit être jugé équitablement, selon notre conscience.
— Science ? [un dépité Renaissancitude]
Élise Borné
— Ne pourrions-nous pas enfin offrir un sonotone à notre confrère ?
— En un seul mot ? [un député Gauschisme, rires]
M. Éric Dumont-Poretti
— Ce débat me prend déjà...
Laurent Veauquiet
— La tête ?
[rires à droite]
— La bête ? [un dépité Renaissancitude, gêne chez les mêmes dépités]
M. Éric Dumont-Poretti [les coudes posés sur le perchoir, visiblement las]
— Et vous trouvez ça drôle ?
— Quelqu’un veut du clafoutis ?[1]

[1] Référence à un célèbre sketch de Coluche.