Nouvelle érotique d’un jeune garçon, sexuellement majeur, offrant sa bouche au plaisir de son cousin.

EXTRAIT



“[...] — Que va-t-on faire, dis, cousin ? me demanda-t-il, comme pour confirmer ce que je savais qu’il avait déjà compris.
— Tu vois, Jules, j’ai très envie de toi depuis tellement d’années, mais j’ai dû attendre que tu aies l’âge requis pour que je prenne possession de cet endroit si merveilleux chez toi, ce lieu que nul n’a encore pénétré et que je serais le premier à investir.
— Tu veux m’enculer ? questionna-t-il alors dans son langage si cru, mais si vrai.
— Non, pas tout de suite en tout cas. C’est de ta bouche dont il est question, et je souhaite que tu me l’offres, et ce durant tout le temps que durera la marée haute. J’ai envie de me sentir en toi dans ces longues minutes, et m’enfoncer très profond dans ta gorge. Comme je te l’avais raconté hier, cette histoire quand je me suis fait baiser par ce garçon à peine plus âgé que moi, que j’avais connu aux scouts et que j’étais encore au lycée. Il s’était servi de ma bouche si profondément que j’avais peur de ne plus respirer. Mais il m’a appris à contrôler ma respiration. [...]”

ISBN 9782851220820

Imaginaire n°603
vendredi 2 février 2024
inspirée par
“La fellation, une resucée
d’André Pieyre de Mandiargues”
d’André Janus
 
La réalité est quelquefois plus improbable.
 
PLUS QU'UNE COÏNCIDENCE
 
Préambule : Cet “imaginaire” est sans aucun doute moins dans la fiction des faits que dans le récit... jusqu’à un certain point ; mais il serait désobligeant de vous préciser où est la vérité des faits et où est la fiction.
 
Antoine vient de voir ce court film avec Fabrice Lucchini... jeune ; c’est une des scénettes du film “Contes immoraux” de Walerian Borowczyk en 1974, “La marée”. Le long monologue du personnage lors d’une fellation “imposée” par le rôle à l’une de ses cousines.
Antoine, qui est écrivain à ses heures perdues, mais aussi éditeur de sa propre maison d’édition “Les imaginaires”, tombe sous le charme de cette évocation érotique... une fellation qui dure tout le temps d’une marée.
“Il faut que j’écrive aux ayants droit... j’ai tellement envie de la rééditer”, se dit-il.
Dès le lendemain matin, Antoine, ne trouvant aucun descendant au poète surréaliste, décide d’écri-re à la société des auteurs, “Peut-être eux pourront m’aider”, se rassure-t-il.
Dans la lettre, il expose son désir de réédition mais précise aussi qu’il a une toute petite maison d’édition, qu’il ne diffuse nulle part ailleurs que dans sa librairie et sur son site
professionnel, aussi il ne peut proposer des droits d’auteur mirifiques. La sincérité est pour Antoine un principe de vie.

***

Plusieurs mois se sont passés, Antoine avait même oublié la lettre qu’il envoya. Et une chaîne de télé rediffusa alors “Contes immoraux”.
“Tiens !... Mais au fait... ma lettre ?” se remémora-t-il.
Un rien fâché d’avoir été simplement ignoré... pas une réponse à sa demande.
Le temps passe, les autres écrits s’enchaînent, la maison d’édition s’étoffe de nombreux ouvrages. Jusqu’au jour où revient à la souvenance d’Antoine ce projet d’édition de “La marée”.
Antoine à vu le film... mais pas lu le texte encore, en fait. Toujours un rien agacé par le mépris dont il fut l’objet, il décide de télécharger une version pirate du livre en format pdf.
L’ayant lu... Antoine le trouve... vieilli, au mieux ; insipide et chichiteux, au pire.
“Je vais pas me casser l’esprit à republier... ça !” conclut-il.
L’idée lui vient alors d’écrire lui-même une histoire sur le même canevas... une fellation lors d’une marée. Mais autant André Pieyre était hétérosexuel qu’Antoine est homosexuel... la fellation sera donc entre deux hommes.

***

— Bonjour, monsieur, dit un jeune homme en rentrant dans la librairie d’Antoine.
Le jeune homme doit avoir dans les dix-sept... dix-huit ans maximum, il a les cheveux longs, genre baba cool, une chemisette aux manches courtes, un bermuda en jean et des sandales aux pieds, sans chaussettes.
— Bonjour, que désirez-vous ?
Le jeune homme s’assoit dans le canapé de la librairie, il est un rien provocateur, écartant les cuisses d’une manière assez dévergondée.
— J’ai vu sur internet que vous aviez, il y a peu, publié une histoire dont le récit est emprunté à Mandiargues. J’ai bien aimé comment vous avez tourné le tableau de la situation.
Antoine est plutôt surpris, mais en même temps, il appréciait qu’on puisse avoir aimé ce texte.
— Merci, c’est très gentil...
Il ne finit pas sa phrase, exprès, comme pour demander comment son invité se prénomme.
— Pardon, je ne me suis pas présenté, je suis Jules.
Encore plus surpris, Antoine ne peut cacher sa stupéfaction, car bien plus que l’usage d’un prénom ancien pour un si jeune homme est étonnant... c’est le reste qui est extraordinaire.
— Comme le héros de cette nouvelle ?
— Tout à fait.
— C’est un hasard, une coïncidence hallucinante, mais comment se peut-il ? Vous seriez...
— Oui... et c’est bien mon histoire que vous avez écrite !