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Imaginaire n°639
vendredi 26 avril 2024
inspiré par
“Les hommes savent-ils”
d’Alain Michaud
L’existence est étrange... comment le comprendre ?
LE CROISEMENT
Saïko Hendu est assis à sa petite table, juste à côté de sa vieille camionnette de hippie ; une Volkswagen rose aux grosses fleurs bleues. Il s’est arrêté en contrebas du Mont Fuji ce printemps-là avec son grand amour, un poète incompris, Akira Jiro.
Devant sa machine à écrire antédiluvienne, un truc improbable, une Remington modèle Z de 1930, mais qui fonctionne encore ; il cherche l’inspiration. Son éditeur américain l’a tellement pressé d’écrire ce roman d’anticipation, qu’il se force à essayer de le commencer même.
Il y a déjà une ligne d’écrite : “Si j’avais su, peut-être aurais-je fait différemment.”
Mais la suite n’arrive pas. Lui qui pensait naïvement qu’entouré de cette nature généreuse et si douce, les muses lui apporteraient des idées.
Abandonné, il ne fait que regarder les fleurs de ces cerisiers en face. Certaines se sont détachées et virevoltent légèrement, perdue dans le souffle de ce matin calme.
Soudainement, un bruit assourdissant attire son attention et lui fait lever la tête. C’est à ce moment-là qu’il distingue dans l’azur un avion en perdition.
Effaré, il appelle son compagnon qui se reposait dans la camionnette.
— Akira ! Viens voir... c’est horrible.
***
Saïko Hendu n’aime pas l’avion, il les déteste même, pas seulement parce qu’ils sont de gros pollueurs, mais parce qu’il ne supporte pas le bruit et la foule des passagers. Pourtant il le faut bien, son éditeur l’attend pour une tournée de promotion à travers les États-Unis à la suite de l’engouement imprévu pour son roman d’anticipation, lui qui déteste ce genre-là. Il s’est juste laissé convaincre d’essayer, et voilà comment “On aurait dû savoir” est devenu ce phénomène d’édition ; son premier best-seller.
Avec l’aide de son compagnon, ce poète dystopique et si hermétique, Akira Jiro, il a bien fait attention, se renseignant sur la compagnie et ses notes sur internet. Il ne voulait surtout pas prendre un 737, avec tous ces accidents dont on parle.
Pour essayer de se rassurer, il scrute les visages des autres passagers, voulant trouver chez eux un signe, un espoir de survie.
L’hôtesse passe dans les rangées, proposant des boissons en souriant pour faire oublier les turbulences qui secouent l’appareil en route pour San Francisco.
Soudainement, alors qu’ils passent au-dessus du Mont Fuji, la carlingue est prise de soubresauts, de hoquets inquiétants, avant qu’une explosion sur l’aile entame leur destin à tous.
Effaré, il secoue son compagnon sur le siège à côté de lui.
— Akira ! Regarde... c’est horrible.