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Imaginaire n°777
samedi 15 mars 2025
Sans haine et sans arme.
ON NE BADINE PAS AVEC LA MORT (XXVIII)
- Le pénultième -
27 mai 2025 – 5h05
Cimetière du Père-Lachaise.
Il est très tôt ce matin du 27 mai, la nuit enveloppe encore les alentours du Mur des Fédérés... quand la voiture du lieutenant Nelchansky arrive sur place.
Il sort précipitamment.
— Ah... merde ! Évidemment, l’autre fils.
Il reconnaît tout de suite en effet Kevin Clapier, le second fils de Philippe-Adolphe.
Le légiste arrive derrière avec ses collègues de “la scientifique”.
— Dis, Aristote, c’est pas celui qui n’était pas dans “les affaires” de son père ?
— Exact, Raymond. En fait, je ne pensais pas qu’il serait ici. C’est pour cela que je ne l’ai pas fait surveiller. Étant donné son goût pour les hommes mûrs, plutôt que pour les travailleuses du sexe, employées par sa famille, qui plus est, il était membre d’une association d’aides aux consommateurs de drogues... bref, son profil ne correspond absolument pas aux autres. On dirait vraiment une vendetta.
— De la pègre ?
Le lieutenant secoue la tête.
— Non, ils sont moins “esthétique”. Ils font ça directement. Ça c’est presque de l’art.
— Et pas du cochon !
— C’est pas drôle, Raymond.
En effet, la tête arrachée, le corps nu est pendue par les pieds au bout d’un long piquet, avec des cure-dents plantés un peu partout et la tête enfin, coincée entre les cuisses du cadavre.
— Pardon, ça m’a faisait penser au fameux Edmund Kemper, l’Ogre de Santa Cruz.
— Ah ?
— Oui, un de ses derniers crimes est le meurtre de sa mère qu’il a décapitée et utilisée comme cible de fléchettes. Je te passe les autres détails sordides de ce qu’il fit de la tête de sa génitrice.
Le lieutenant le regarde stupéfait.
— Ne me dis pas que...
Raymond Rondenleau ne fait qu’acquiescer de la tête.
— Bon, c’est pas tout ça, mais peux-tu aller demander aux collègues de savoir s’ils ont trouvés un papier dans sa gorge ?
Quelques instants plus tard, le légiste revient avec un papier.
— Tiens... en effet, y en avait.
Le lieutenant lit le message à haute voix.
— “Amor omnibus idem” ?
— Je te le traduis... “L’amour est le même pour tous.”
Leurs regards se portent du cadavre au papier et du papier au cadavre d’un air interloqué.
— Au moins, on peut dire que le Fantôme n’est pas homophobe !
— Sûr, Aristote... sûr.
27 mai 2025 – 9h17
Bordel “La close rit”.
— Heinrich !
Le porte-flingue du patron, arrive. Il est en sueur et le regard d’un chien qui a fait une bêtise.
— Oui boss ?
— Où est mon fils ?
— C’est-à-dire que...
— Que quoi ? crie le boss.
— Qu’on l’a pas trouvé chez lui hier. On a essayé de voir dans certains... lieux...
— Et ? se radoucit-il.
— Ben, on a préféré rester dehors, à attendre.
— Pourquoi ?
— Ben... nous c’est pas qu’on a quelque chose contre ces mecs, mais nous... on préfère les meufs.
Philippe-Adolphe réfléchit un peu, pas longtemps.
— Bon... admettons, vous ne l’avez pas vu alors, c’est ça ?
— ‘xact boss.
Un type arrive en courant, un grand mec dégingandé.
— Boss, boss... votre fils...
— Quoi “mon” fils ? gueule-t-il encore.
— Il est mort... le Fantôme !
Le patron reste muet, il enrage intérieurement.
27 mai 2025 – 10h03
Ministère de l’intérieur.
(rétabli après la mort subite du Haut-commissaire de France-Sécurité, Bernard Casenmoint, en faisant du ski en Arabie Saoudite, à Trojena)
Le ministre, Bruno Retaïau-Taïau est bien enfoncé dans son fauteuil, les mains sur la nuque, tout sourire.
— Finalement, il est très bien ce Fantôme ! Qu’on arrête immédiatement toutes les enquêtes le concernant. Il est en train de nettoyer la capitale de ces mauvais français. Dommage qu’on ne puisse les expulser... même pas à Monte-Carlo !
— Je préviens le commissaire Fiévreult, monsieur le ministre ?
— Bien sûr, d’autant qu’il y a cette affaire dans les milieux islamo-gauchowokistes.
— Le vol dans la caisse de l’association des anciens combattants de mai 68 ?
— Absolument, je suis certain que c’est un coup des écoterroristes de “Bubble-splash”.
— Le groupe séparatiste de l’alliance Vert-Radical-Pom ?
— Oui, le VRP. Un vrai fléau.
27 mai 2025 – 10h34
CNousNational.
La chaîne rachetée par Bernard Arnouille.
Conférence de rédaction.
— Bon, cocotte, le sujet du Fantôme, c’est total has-been. Tu me fais un sujet sur le génie de Meurk et la sécession ignoble des wokistes de la Californie.
— Mais ces meurtres dans les milieux interlopes ?
— Écoute, cocotte, les insultes, okay pour la conf’ mais fais gaffe à l’antenne. Avec les woko-gaucho-islamo-eco-terroristes, il faut se méfier.
La journaliste regarde son patron, se demandant si c’est de l’humour ou pas.
— Euuuh... oui chef.
— Bien, tu me fais un bon sujet bien fort, tu vois, avec des images choc... tu vois ça avec Pascal Proute et Christine Kali pour le texte.
27 mai 2025 – 17h57
104 rue de Saussure, Paris 17.
Au sixième étage, la planque de l’inspecteur Crapot.
Pour la première fois, le Fantôme se présente à d’autres. En l’occurrence, Pilou.
Stéphane Crapot, assis par terre, en tailleur, Pilou, l’invité, sur une chaise et le Fantôme debout, sont en train de discuter du lendemain et de ce que compte faire les anarchistes européens, à Paris.
Pilou ayant tout expliqué. Ils restent tous silencieux.
Pilou reprend la parole.
— Mais au fait, pourquoi les cure-dents ?
Adélaïde sourit, amusée.v
— C’était comme ça... pour le faire crier.
— C’est plutôt de l’humour... piquant, rigole Stéphane Crapot.
Pilou, lui, se mord la lèvre avant de poser une question qui le taraude depuis ces dernières semaines.
— Pardonnez-moi, Adélaïde, mais, pourquoi alors avoir tué toutes ces personnes, avant ?
— Oui, je viens de te dire, Pilou, pourquoi j’en avais auprès de ces ordures de Clapier (cf chapitre xxv)... mais pas la raison de cette décimation. Ni à toi, encore, Stéphane. Voilà, tous ceux et celles-là, ont été tirés au sort.
— Pardon ? fait Pilou, étonné.
— Oui, mais sur une liste très complète de ce que j’appelle des “mauvaises personnes”, hypocrites ou voleurs, ou encore menteurs ou corrupteurs.
Pilou, sourit, satisfait de la réponse.
— Retourner le vieux principe barbare et inique romain... du grand art, si tu me permets cet avis.
Adélaïde semble rassurée de l’accueil de sa décimation.
— Oui... un sur dix sur une longue liste. Sauf Laurent Jeffreine.
— L’ex commentateur bidon sur CNN ?
— Oui, par hasard, j’ai vu ce que vous appelez “télévision”.
— Tiens donc, sourit Pilou.
— Oui, intéressant, mais aux mains de gens sans scrupules, un outil redoutable. Et donc, je l’ai vu “défendre” certains de ces “hautes” personnalités. Ça m’a réellement fâchée ! Je me suis dit qu’un con pareil... et puis il s’est fait arrêter. Il allait parler. Je n’étais pas sûre qu’il m’avait vu dans mon état normal de fantôme de fillette. Donc, j’ai fait d’une pierre deux coups.
— Ouaip, il nous manquera pas le dégurgiteur de drauche.
— Oui, Pilou, dit Adélaïde.
— Bien, je dois me reposer un peu avant demain. J’aurai besoin de toute mon énergie spectrale.
— À demain, Adélaïde !
— Oui, pareil, fait Pilou en souriant, confiant.
28 mai 2025 – 2h59
Fin au dernier épisode.